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midori lewis
10 janvier 2006

Rendez vous à Saint Petersbourg

Il y a quelques mois, sur l'idée d'un galeriste de Saint Petersbourg, j'ai entrepris une collaboration avec deux artistes russes, Ivan et Elena, spécialistes des images digitales. Nous devions imaginer un programme, puis un jeu autour du thème de l'utopie. Cette association d'artistes me parut assez étrange car je ne voyais pas en quoi nos domaines de compétences respectifs pouvaient à la fois s'entendre et se répondre. Mais à quoi bon se poser toujours tant de questions? L'idée de la rencontre avec d'autres artistes, la volonté d'entreprendre de nouveaux travaux me séduisant, je me lançais dans l'aventure sans trop poser de questions. Les présentations étaiant prévues lors d'un dîner très "russe", concocté par Elena, dans l'appartement que louait le galeriste à Paris, dans le VIème arrondissement. Cet appartement avait tout pour plaire à un russe : boiseries, dorures, velours, soieries, statues immenses (à ce stade là il n'existe plus de sculpture...). Bref, un décor tout droit issu de l'imagination de Donatella Versace, un ravissement pour la maîtresse de maison qui me fit l'honneur d'une visite en sirotant un verre de vin de Bordeaux. Pour moi ce sera une migraine ophtalmique, merci. Tout le monde dans l'assemblée parlait russe, sauf moi, tout le monde semblait déjà connaitre le projet et ses aboutissements, sauf moi. Elena qui parlait français, fit avec grace et gentillesse office de traductrice, ce qui a mes yeux lui conférait une double importance, elle me nourrissait et éclairait les zones d'ombres qui persistaient sur la société qui m'entourait. Je reste persuadée, aujourd'hui encore, que la traduction ne fut que partielle. Elena passait du français au russe, du russe au français, puis au bout d'une heure environ du russe au russe. De temps à autre, j'entendais Midori ou Lewis. On parlait bien de moi. Et plus on me citait plus la mine slave d'Ivan s'assombrissait. Pourquoi diable? Nous en arrivions au dessert lorsque les uns après les autres ils se levèrent, avec politesse, pour se glisser dans une pièce voisine. Elena restée seule avec moi m'expliqua qu'ils allaient terminer de préparer LE dessert. Un dessert se cuisine t-il en Russie hors de la cuisine? A entendre les voix qui s'échappaient de l'entrebaillement de la porte, ce dessert, sans doute fameux, doit se dresser lors d'une cérémonie particulière, durant laquelle un religieux venu de je ne sais où, entone des chants à la limite du cri. Il ne peut en être autrement. Le galeriste et son épouse sont revenus du salon- labo à dessert, lui sans rien, elle sans rien non plus. Le patissier est donc Ivan. Pas du tout, il n'a rien non plus. J'ai compris, le dessert est virtuel, je suis en train de vivre une performance slave. Pas davantage. Le galeriste par l'entremise d'Elena m'explque qu'il doit avant de se lancer dans le projet éclaircir quelques détails avec ses deux artistes et que l'on pourra se voir dans quelques mois à Saint Petersbourg, où il posséde d'immenses ateliers de travail. Rendez vous donc à Saint Petersbourg. Parfait, pourquoi pas. Je rêve de marcher sur les traces de la grande Catherine. Je crois que je vais pouvoir attendre encore longtemps avant de me prendre pour une reine du XVIIIème. Le galeriste a été incarcéré à Moscou pour détournements de fonds, et Ivan à lui aussi été mis au frais mais plus au sud.
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Commentaires
T
I have been visiting various blogs for my term paper research. I have found your blog to quite useful. Keep updating your blog with valuable information...Regards
S
texte pretentieux et mechant. Il vaut mieux ne rien ecrire et reflechir plus.
midori lewis
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